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lundi 11 mai 2009

Jules Fournier : juste trop


Arthur Buies! Jules Fournier! Octave Crémazie! Que de noms apparemment poussiéreux de notre histoire littéraire, mais est-ce qu'un vieux tout moisi écrirait des affaires enragées comme ça:
Si vous voulez parler sérieusement, conviendrons-nous tout de suite que la critique est, pour une littérature, un élément indispensable du progrès. Il est certaines choses, Monsieur, dont on ne sait parfaitement la valeur que lorsqu’on en est privé. […] Essayez. Oubliez votre parapluie en partant pour votre cours, recevez un orage sur le dos, et vous connaîtrez que votre parapluie est encore plus utile quand il pleut que qu’il n'est encombrant quand il fait beau. Eh bien! nous autres, Monsieur, nous sommes continuellement à la pluie — sous une averse de toutes sortes de productions étranges et monstrueuses, , monuments de platitude, d’ignorance et d’enflure, ouvrages piquants à force de fadeur, où le cocasse atteint le sublime, chefs-d’œuvre d’humour inconscient et de sereine absurdité — livres à faire pleurer, journaux à donner le délire. Je voudrais vous voir, sous ce déluge, pour vous demander votre avis sur l’utilité des parapluies et sur la valeur de la critique.
Bang! Et on trouve des extraits aussi violents chez Buies et Crémazie et le monde littéraire québécois est en train de les redécouvrir. Et j'en fais partie. Et je vais en parler ce jeudi lors d'un colloque à Ottawa dans le cadre de l'ACFAS.

Le titre de ma communication, c'est "Nous n'avons malheureusement qu'une société d'épiciers : la charge négative dans l'essai québécois";

Le titre du colloque, c'est "Traces d’appartenance : de nouvelles avenues pour la recherche sur la construction des identités". Et le programme est en ligne ici.

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